Manifeste
Le changement est possible...
et c'est maintenant
« Le dernier rapport du GIEC montre que le réchauffement climatique se produit aujourd’hui sous nos yeux, de manière implacable. Dans le même temps, l’érosion de la biodiversité est alarmante. D’après L’IPBES (rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, dont une grande partie au cours de la prochaine décennie.
Dans ce contexte, de nouvelles pratiques de l’aménagement et de la construction émergent pour agir !
Nous croyons que le changement est possible. Le changement global est un changement local et un changement de soi. C’est une dynamique exemplaire et contagieuse !
Comme Rob Hopkins en fait le pari, nous sommes convaincus « qu’il existe une autre voie : stimuler nos ressources créatrices plutôt qu’une angoisse et, ainsi, mobiliser des trésors d’ingéniosité. Pas pour sauver le monde, mais pour redonner une direction constructive à notre quotidien, à nos territoires, à nos communautés » (Rob Hopkins : « ET SI… On libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ? », Actes Sud, 2020)
Nous sommes convaincus que l’adoption de modes de vie durables se fera en associant tous les acteurs. L’engagement des maires, des habitants-citoyens, des professionnels et des forces vives est essentielle pour mener à bien la transition écologique.
Par ailleurs, le « vivre ensemble » doit être élargi à l’écosystème vivant local : la biodiversité et le contact avec le végétal. Reprendre contact avec les autres vivants est extrêmement positif. Nous avons besoin d’éprouver le monde différemment, avec les sens.
Par votre engagement à votre échelle, vous contribuez au renouveau de la biodiversité dans chaque jardin et de la manière de construire : plus écologique, plus harmonieuse pour l’humain, l’animal et le végétal.
La Communauté Habitats & Territoires Vivants
Encourager l’utilisation d’éco-matériaux Et promouvoir la filière industrielle française
Aucun produit ou matériaux de construction n’est exempt d’impacts sur l’environnement. Ces impacts s’évaluent de façon multi-critère (consommation d’énergie, consommation d’eau, production de déchets, pollution de l’air, de l’eau, du sol, etc.) et sur l’ensemble de leur cycle de vie. La bonne approche concernant le choix d’un matériau pour concevoir nos maisons consiste à trouver le bon compromis entre des critères environnementaux, économiques, techniques, architecturaux et patrimoniaux (durabilité, entretien, …).
Utiliser les éco-matériaux contribue par ailleurs au développement des filières industrielles créatrices d’emplois locaux sur tout le territoire français. Il s’agit aussi de privilégier les circuits courts et limiter l’impact carbone des transports lié à l’acheminement des matériaux sur les chantiers.
Nous entendons par éco-matériaux :
- Matériaux biosourcés : il s’agit de matériaux disposant d’une FDES (Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire) prouvant la contribution positive du matériau sur les indicateurs de l’analyse de cycle de vie du produit. Ce sont des matériaux issus de la biomasse d’origine végétale, par exemple le bois.
- Matériaux géosourcés : il s’agit de matériaux en terre crue fabriqués en France
- Matériaux recyclés/recyclables/issus du réemploi : il s’agit soit de matériaux recyclés, soit de matériaux issus du réemploi, soit à la recyclabilité prouvée
Les jardins privatifs Chaque jardin compte pour la biodiversité !
58% des français disposent d’un jardin privatif et 7% d’un jardin partagé.
Les jardins ont un rôle à jouer dans l’épanouissement de la biodiversité. C’est la somme de toutes les actions entreprises par les familles dans leur jardin qui contribuera à faire la différence !
La superficie totale des jardins privatifs en France couvre un peu plus d’1 million d’hectares, l’équivalent de la région Ile-de-France.
Les comportements peuvent évoluer avec une bonne dose de pédagogie au bon moment. C’est l’un des piliers du label Ma Maison Vivante, qui prévoit un dispositif d’accompagnement des usages. L’enjeu est de changer la référence au beau gazon vert, sans un brin d’herbe qui dépasse ! Il s’agit de laisser des espaces sans tonte, un coin potager, de diversifier la flore, qui apportent des services écologiques plus grands que de simples pelouses.
Lorsque les jardins vivants sont nombreux, beaucoup d’espèces trouvent des conditions de vie favorables, même dans un tissu urbain dense. Elles ont besoin de connexions entre leurs espaces de refuge et les milieux naturels extérieurs. L’ensemble formé par ces écosystèmes et leurs connexions forme un schéma fonctionnel de la biodiversité : un réseau écologique dont les trames s’étalent à diverses échelles. Ces trames (vertes ou bleues) constituent alors un élément d’aménagement du territoire de la commune.
Les scientifiques estiment que la biodiversité dans les espaces verts publics est dépendante des jardins privés qui se trouvent à proximité d’eux car cette proximité favorise notamment le maintien des populations de certaines espèces. Les jardins individuels privés offrent l’opportunité de renforcer le maintien de la biodiversité et l’offre de services écosystémiques dans les zones péri-urbaines.
Penser globalement, agir localement
Les clôtures Un enjeu d’harmonie paysagère et de biodiversité
Le jardin vivant, qui contient une plantation de haie arbustive variée et un respect de la trame animale, constitue une opportunité pour améliorer la continuité du maillage écologique.
Les clôtures, lorsqu’elles sont prévues dans les cahiers des charges des opérations d’aménagement, apportent deux grands bénéfices :
- Corridor écologique (faciliter le passage de la petite faune entre les parcelles)
- Harmonie paysagère (opter pour une haie et/ou une clôture écologique pour sortir du grillage et du béton)
Le jardin, un espace
créateur de lien social
Un des bénéfices des jardins vivants regroupés dans des ilots d’opérations d’aménagement, est de susciter des échanges entre voisins. Françoise Dubost écrit à propos du lotissement : « Leur qualité majeure […] est de constituer un espace collectif. Le lotissement n’est ni privé, ni public, c’est l’espace commun d’un groupe. Ce n’est ni le jardin individuel replié sur lui-même, ni le jardin public livré à la foule, mais un lieu créateur d’échanges et de solidarités de voisinage. » Le jardin est tout à la fois un espace d’intimité et de convivialité en famille, qu’un espace de partage avec le voisinage (échanges de légumes, de fruits, de plantes etc.).
Le renouveau de la biodiversité ne peut être réellement efficace que si les habitants sont engagés dans une dynamique collective et citoyenne soutenue. De nombreuses initiatives de dynamiques participatives prouvent que les habitants s’impliquent dès lors qu’il y a un cadre pédagogique clair et partagé par la communauté de voisinage.
10 000 habitants engagés
à l'horizon 2030
L’ambition du label Ma Maison Vivante est de transformer progressivement la construction et les jardins vers un système d’excellence environnementale favorable à l’épanouissement du vivant et à la préservation des sols.
L’Association s’est fixée pour objectif de massifier cette nouvelle approche en associant les élus locaux, les aménageurs, les acteurs de l’habitat et les familles. Plus que dans l’action de chacun, c’est dans l’articulation entre les acteurs que se joue notre capacité à agir collectivement.
A l’horizon 2030, l’Association veut impliquer 10.000 habitants dans les territoires et contribuer ainsi activement à la transition écologique.
Il s’agit de mettre le vivant au même niveau d’attention que le changement climatique. La lutte contre le changement climatique ne peut se faire sans préserver et restaurer la biodiversité et ses fonctionnalités, gage de résilience et d’adaptation sur le long terme. La construction doit viser en même temps à réduire sa dépendance aux énergies fossiles tout en maximisant la biodiversité.
“ La biophilie est l’attraction innée des êtres humains aux autres organismes vivants… La vie qui nous entoure est bien supérieure en complexité et en beauté que ce que l’Humanité ne pourrait jamais rencontrer.”
Edward O. Wilson
L’Hypothèse de Biophilie